Le chercheur, comme tout être humain, est susceptible de commettre des erreurs qui questionnent sa rigueur et son éthique. Cet article propose d’explorer un type d’erreur inédit : le référencement d’un article qui n’existe pas, un article fantôme. Pour ce faire, 174 documents faisant référence à une étude se rapportant à la neuroimagerie d’un saumon mort ont été extraits depuis Google Scholar et étudiés au moyen d’une méthode mixte (quantitatif et qualitatif). Les résultats obtenus montrent que 93,1 % des documents, impliquant 421 co-auteurs, comptent au moins une erreur de référencement. Plus encore, 23,0 % des documents citent un article fantôme. Cette erreur majeure de référencement (citer un article fantôme) est commise par les chercheurs les plus reconnus et cités du corpus. Toutefois, la responsabilité de cette erreur devrait être partagée avec la base de données bibliographique ScienceDirect qui indexe les résumés des posters présentés lors du colloque Organization for Human Brain Mapping comme des articles publiés dans la prestigieuse revue NeuroImage. Enfin, cette étude met en lumière plusieurs problèmes épistémologiques inhérents à la pratique de la recherche et à sa diffusion.
Mots-clés : Éthique de la recherche, analyse de citation, pratique questionnable des chercheurs, référencement, base de données bibliométriques, pression à la publication.