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Pévet P., Sauvayre R. et Tiberghien G. (2011), « La cognition : un objet pluridisciplinaire », in Pévet P., Sauvayre R. et Tiberghien G. (dir.), Les sciences cognitives. Dépasser les frontières disciplinaires, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, p. 11-16.

Résumé

Dès leur émergence entre les années 1940 et 1956 (Varela, 1989), les sciences cognitives se sont nourries de pluridisciplinarité dans un contexte scientifique caractérisé par l’essor de l’informatique. Cette « révolution cognitive » (Gardner, 1985) influença de nombreuses disciplines telles que la psychologie, la linguistique, l’anthropologie, la philosophie ou l’intelligence artificielle (Cromwell & Panksepp, sous presse). La sociologie (Cicourel, 1979), l’économie (Walliser, 2000), les sciences de l’art (cf. Vion-Dury, 2009) et la musicologie1, entre autres, ont également investi le domaine d’étude de la cognition. En plus d’un demi-siècle, diverses approches ont été acceptées, révisées ou rejetées : béhaviourisme radical, computationnalisme, constructivisme, connexionnisme, etc. Cette profusion d’approches a multiplié les acceptions du terme « cognition » au point d’assister à une forme de dilution du concept qui enjoindrait à s’interroger sur son unité et son caractère opérant. Les travaux qui ont tenté d’aborder ces disjonctions ont alors dressé le portrait d’un individu irrationnel résistant fervemment au changement. Mais, si cette représentation éclaire la dimension statique des croyances (le démenti factuel d’une croyance ne suffit pas à produire son abandon), elle ne permet pas d’éclairer la dimension dynamique du changement (il est un seuil au-delà duquel la croyance ploie sous l’évidence). Cette contribution tentera donc de proposer une modélisation comprenant les dimensions statiques et dynamiques du changement de croyances, de l’adhésion à la désadhésion.